La guerre qui vient d’être déclarée par la Russie à l’Ukraine bouscule nombre de nos certitudes d’Européens. Ces deux pays sont des acteurs importants des fruits et légumes, tant en termes de production que de consommation. En premier lieu, les producteurs de fruits et légumes français expriment leur solidarité avec leurs collègues ukrainiens qui sont aujourd’hui dans une situation particulièrement incertaine pour la production et la commercialisation.
Ce conflit armé qui se développe à l’Est de l’Europe fait légitimement craindre une déstabilisation des marchés agricoles avec une inflation des coûts de production (intrants et énergie, etc.). C’est, par voie de conséquence, l’autonomie alimentaire européenne et française qui est ainsi mise en péril, au même titre que notre autonomie énergétique ou de défense.
Sans méconnaître les constats du dernier rapport du GIEC, et la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, la partie agricole du Green New Deal qui conduirait à une baisse de notre production alimentaire de 15 à 20 %, voire plus pour nos filières, est rendue dès à présent obsolète par les conséquences de ce conflit.
Si l’Allemagne au premier chef a pu repenser sa stratégie énergétique et militaire très rapidement, alors les orientations en matière de production agricole et d’alimentation au niveau français et européen doivent également être reconsidérées.